dimanche 15 novembre 2015

Et si on empêchait les terroristes de gagner leur combat ?


Le cauchemar qui a frappé les Xeme et XIeme arrondissements de Paris, ainsi que le stade de France, vendredi soir, aura déclenché des réactions variées.
Mais, pour la plupart, elles sont inquiétantes, et elles ne vont même pas dans le sens d'une réaction appropriée face au terrorisme. Pire, dans certains cas, elles aboutissent à valider le combat que mènent les terroristes. 



Que veulent les terroristes de Daesh, l'Etat Islamique en Irak et au Levant ?

Est-ce que, comme Claude Robert, on peut penser que "peut-être payons-nous également le côté « va-t-en-guerre » de notre Président, qui, bien que totalement tétanisé à l’idée d’engager la moindre réforme désagréable sur le plan économique, n’a pas hésité une seconde à se lancer dans des aventures militaires au Mali et en Syrie… Des aventures d’autant plus dangereuses que la France s’y trouve plus ou moins seule… (1) 

Ou bien au contraire, faut-il se dire, comme Nathalie MP, que "ni Hollande, ni Obama, ni Merkel, ne sont coupables d’avoir, par leurs politiques maladroites au Moyen-Orient ou en Afrique, déclenché la réaction en chaîne du terrorisme islamiste qui nous frappe" (2) .

La réponse importe, car, dans un cas, nous sommes dans le cadre d'une réponse à une attaque alors que dans l'autre, on a affaire à des individus non rationnels. Mais dans les deux cas, il y a une chose que l'on sait : le mode de vie des civils occidentaux attise leur haine. Quand des imams, ici en France, disent, par exemple, que la musique est la créature du diable, (3) ou quand l'objectif affiché de Abou Bakr al-Baghdadi est d'établir un califat entre l'Irak et la Syrie, on se dit que, clairement, leur vision du monde, et la notre, sont clairement incompatibles.

Du coup, puisque malgré le fait que nous vivons, comme le rappelle Nathalie MP, dans une société ouverte. Imparfaite (lois mémorielles, loi Renseignement, magouilles politiciennes) mais ouverte, faut-il que nous acceptions que la France glisse doucement mais surement vers le type de société dont rêvent les leaders de Daesh ? 
Faut-il rappeler à certains politiciens français, de droite comme de gauche, qui saluent l'état d'urgence ou rêvent d'emprisonnement préventif, qu'en France, on ne met pas les gens en prison de manière préventive, car notre pays n’est pas la Corée du Nord ou Cuba. Etant donné que nous sommes, malgré tout, attachés à divers degrés, à la démocratie, on doit admettre que notre liberté a un prix, c'est celui du risque. Il n'y a que dans les états policiers que la sécurité est totale. 
A chaque fois que nous votons des Loi Renseignement, à chaque fois que nous envoyons notre armée bombarder des pays étrangers sans même avoir demandé l'avis du parlement, n’abandonnons pas nos valeurs ? 

Un autre point : le mythe de l'unité nationale. Il parait qu'au nom de celle-ci, nous sommes censés abandonner tout esprit critique et approuver sans réserves les décisions de Hollande et Valls.
Pourtant, vendredi, et bien que nul ne puisse dire si quelque chose aurait pu empêcher les attentats de survenir, étant donné la détermination des terroristes prêts à mourir, souvenons-nous quand même du fait que non seulement Valls disait, il y a peu : « La France a désormais un cadre sécurisé contre le terrorisme » et que tout récemment, Hollande voulait renforcer les contrôles aux frontières. Le fait est que, manifestement, les autorités se sont lourdement trompées d'outils de lutte contre le terrorisme en assignant à l'armée des taches de vigile (5), en mettant les. citoyens sous surveillance généralisée ou en refusant le débat sur la liberté du port d'armes. 

Les faits sont la. La France a été attaquée. Mais il est temps de passer de l'émotion à la réflexion. Et avant cela, associons nos prières en direction des familles et amis des victimes (6)










(2) Le blog de Nathalie MP « Vendredi 13 » : Violence, conscience et liberté 15 novembre 2015

1 commentaire:

  1. "Pouvons-nous voir dans le calme et le sang-froid dont nos compatriotes ont fait preuve un signe de cette conviction que notre société ne peut se justifier que par son respect indéfectible de la dignité de la personne humaine ?

    Face à la barbarie aveugle, toute fissure dans ce socle de nos convictions serait une victoire de nos agresseurs. Nous ne pouvons répondre à la sauvagerie barbare que par un surcroît de confiance en nos semblables et en leur dignité."

    C'est bien ce que je ressens. Belle homélie. Je l'entends comme un appel à revenir chacun à nous-même pour nous interroger sur nos valeurs les plus chères et les faire remonter à la surface.

    En ce qui concerne mon texte, je ne nie pas les maladresses des interventions occidentales, mais
    1) je n'en fait pas l'élément unique déclencheur (pcq le fondamentalisme islamique est conquérant aujourd'hui no matter what/anyway)
    2) "tuer un homme, etc.." : Quelque soit les embrigadements collectifs, la seule réalité, c'est l'individu et sa conscience. Et nos terroristes ont remis leur individualité et leur conscience dans les mains d'un totalitarisme tueur. Exactement le contraire de ce à quoi Mgr 23 nous appelle.

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