vendredi 18 septembre 2015

Des limites de la démocratie à Paris

Les socialistes parisiens ne cessent de rappeler que décidément, si la France est clairement une république, elle ne cherche pas forcément à être une démocratie. 
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, d'après la constitution. Certes, on pourrait discuter du fait que la France doive être une république, indivisible qui plus est. Après tout, la France a plus vécu en monarchie qu'en république, quand à l'indivisibilité, pourquoi la maintenir à tout prix si, par exemple, les Corses ou les Bretons veulent leur indépendance, mais bon ... il se trouve que la mission de l’exécutif actuel, au niveau national, est de faire respecter la Constitution, et au niveau local, de faire fonctionner les services publics dans le respect du cadré légal qui régit notre pays. 

En plus, la France de 2015 est de gauche. Quand on a en tête la très haute opinion qu'a la gauche d'elle même, on pourrait imaginer que l’exécutif s'attacherait particulièrement au respect non seulement des lois, mais aussi de l'esprit des lois ? Qu'en est-il en réalité ? 

La démocratie, du grec ancien δημοκρατία / dēmokratía, est le régime politique dans lequel le peuple a le pouvoir ? Et la démocratie représentative, les citoyens élisent des représentants qui seront alors chargés d'établir les lois et/ou de les exécuter ? 

Alors, pourquoi nos élus ne pourraient pas un peu écouter le peuple ? 

En ce moment, la maire de Paris, Anne Hidalgo, nous vend le "budget participatif de Paris". "75 millions d'euros à investir dans votre quartier !"


L'idée est excellente ! C'est très positif que les parisiens puissent voter pour choisir les investissements à réaliser dans la ville. Seulement, il y a trois petits problèmes.
D'une part, les investissements du budget participatif ne seront qu'une toute petite partie des investissements parisiens tout court, sans même compter le fait que les dépenses d'investissement ne sont qu'une petite partie de l'ensemble des dépenses de la ville, d'abord dominées par les dépenses courantes.
D'autre part, nous sommes appelés à voter que sur les projets qui ont été sélectionnés par les hiérarques socialistes. Ces derniers ont écarté des projets de bon sens, comme la proposition de Contribuables Associés de ne pas dépenser 75 millions d'euros et de les rendre aux parisiens. On peut faire des propositions, du moment qu’elles correspondent à celles attendues par la mairie, ce qui explique pourquoi ce budget participatif est aussi "ludique, convivial, festif et végétalisé" (2).
Des limites de l'exercice participatif ...

La démocratie participative, elle touche aussi ses limites Porte d'Auteuil. Le cas est simple : les riverains ne veulent pas des travaux d'extension de Roland Garros, surtout s'ils doivent se faire au détriment du square des Poetes et des Serres d'Auteuil. Or, la mairie de Paris, elle, a décidé que Roland Garros serait étendu, peu importe l'avis des habitants.
Du coup, ca donne ce tweet de la part du représentant du PS dans le XVIe.



Non, vous ne rêvez pas.
Celui qui passe son temps à regretter le manque d'écoute au sein du conseil municipal du XVIe, a écrit : "Les recours quand ils sont systématiques  fragilisent notre démocratie...et freinent notre modernisation", ou, autrement dit, que le peuple cesse de faire systématiquement appel la justice pour faire valoir son point de vue, dès lors que l’exécutif a pris une décision.
Le pire est que l'argument de la modernisation ne tient même pas debout, puisqu'après travaux, Roland Garros restera trop petit.

Troisième exemple : les Jeux Olympiques à Paris. La mairie de Paris est pour, un certain nombre d'acteurs, dont l'extrême gauche parisienne et les écolos, sont contre.
Il existerait une solution simple pour trancher : le referendum. D'ailleurs, un référendum est souhaité par 72% des Parisiens selon un sondage du JDD,
Seulement, maintenant que la mairie a décidé, elle hésite à interroger les citoyens et contribuables. Sans doute la crainte de la réaction de la France apaisée ? 

A un moment, il faudra quand même que le peuple rappelle aux élus qu'ils ont un mandat pour executer, pas pour décider.




(1) Contribuables Associés Budget participatif de Paris : une parodie de démocratie 2 février 2015
(2) La Tribune de l'Art Paris : un budget participatif ludique, convivial, festif et végétalisé 8 septembre 2015








1 commentaire:

  1. La démocracy participative parisienne est une forme de démocratie hypocritique à l''évidence !

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