mardi 11 juin 2013

Justice et séparation des pouvoirs

Le fait que des démocraties bafouent allègrement les règles de traitement équitable, proportionné et consistant  des gens et des situations est absolument catastrophique.

Hier, on apprenait que les Hommen, qui avaient perturbé la finale de Roland Garros (lire le blog Le Parisien Libéral ou Agoravox). Mais qu'estce qui justifie le fait de garder à vue des jeunes gens pendant 24 heures (si on en croit les intéressés et leurs amis qui s'expriment sur Twitter) ? 
Les Femen ont-elles été gardées à vue suite à leur profanation de Notre Dame de Paris ? 

Hier toujours, on "apprenait" que les Etats-Unis avaient un gigantesque programme de surveillance de l'ensemble des communications électroniques mondiales (lire Scandale des écoutes : l'inquiétante politique américaine sur Contrepoints et Menaces sur nos libertés sur Libertarien Blog). 

Cette nouvelle survient quelques semaines après qu'on apprenne que l'IRS, le fisc américain, avait diligenté des contrôles approfondis envers les personnes ou organisations proches du Tea Party et des mouvements libertariens (lire Watergate, Iran-gate, Monica-gate... A quand un Obama-gate ? sur Atlantico). 

On peut mettre des guillemets à "apprendre" car il n'y a en réalité rien de neuf dans cette nouvelle, hormis l'extraordinaire courage d'Edward Snowden, le jeune consultant qui a dénoncé les pratiques de la NSA. Rien de neuf car, et les médias n'en parlent pas, aucune des mesures liberticides de Bush n'avait été abrogées
après 2008. Le Patriot Act ? Toujours en vigueur. Guantanamo Bay ? Pas fermée. La NSA ? Renforcée.
On peut à 100% comprendre que fermer Guantanamo Bay n'est pas si simple. Mais le Patriot Act ? C'est facile. Il suffit de décider qu'il est illégal, pour le gouvernement, d'écouter et de surveiller ses citoyens.

Nous ne pouvions pas dire que nous n’étions pas prévenus, ceci étant. La littérature et le cinéma, y compris grand public, nous tiennent informés. Mais surtout, les politiciens ne se cachent même plus. 

Est-ce que ce mouvement anti libertés civiles correspond à une demande du public, auquel cas il n'y aurait rien à dire ? 

Même pas, et c'est là où la situation est dommageable. En effet, tout le monde commence à comprendre que même le fait de vivre dans une ville archi vidéosurveillée comme à Londres n'empêche pas de se faire trancher la gorge en pleine rue. De plus, il parait que les démocraties occidentales ont une mission, celle de propager l'Etat de droit dans le monde. Y avons-nous renoncé ? Si c'est le cas, n'allons pas donner des leçons aux despotes de tout poil, de la Turquie à la République Populaire de Chine. Mais si la mission est toujours d'actualité, alors balayons devant notre porte avant.

Nous, citoyens, devons juste nous rappeler que le gouvernement et ses agents n'est pas bon par nature, et que "seul le pouvoir arrête le pouvoir". Cette maxime édictée par Montesquieu est un principe constitutionnel, dans des démocraties comme la France et les Etats Unis d'Amérique. Aidons les politiciens à ne pas abuser du pouvoir qui leur est confié. Mobilisons nous en faveur d'un Etat aussi restreint et juste que possible mais aussi étendu que nécessaire. 

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