lundi 12 mars 2012

La fin du mythe de la démocratie irréprochable

Nous vivons collectivement, en Occident, coincés entre la mythologie de l’héritage athénien et la nécessité de la real politik. L’une motive les interventions, légales ou non, des instances de la « communauté internationale », l’autre explique le fait que nous félicitions Poutine pour sa réélection ou que nous nous accommodions fort aisément des arrangements avec la Démocratie partout à travers le monde.

La question d’un Occident nécessairement exemplaire vis-à-vis des principes démocratiques ne peut pas être éludée, elle est pourtant largement absente de la plupart des discours politiques. Qu’est une démocratie ? Chacun s’accordera à dire que le régime dans lequel le pouvoir appartient au peuple doit au minimum appliquer une stricte séparation des pouvoirs, une égalité de tous les citoyens devant la loi, la liberté d’expression et le respect de l’individu. La démocratie est le moyen par lequel nous arrivons à faire appliquer les buts définis à l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété et la résistance à l'oppression".

Or, que voyons-nous ? Tous les jours, nous ne pouvons que constater les atteintes à la liberté et à la propriété, ainsi que l’impossibilité, pour un individu, y compris en Occident, parfois, de pouvoir résister à l’oppression. Nous constatons aussi les atteintes au principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi. Imaginez qu’un jeune de 15 ans balance des projectiles sur un policier. On peut sans crainte affirmer que si ce jeune habitait la Courneuve, ses délits auraient, au choix, abouti à un débat sur l’intégration des jeunes de la deuxième génération, ou sur l’abaissement de l’âge de la majorité pénale ou encore sur la démission des parents. S’il habite rue du Faubourg Saint Honoré, cela ne donne lieu qu’à des commentaires amusés. Ces anecdotes, mais aussi les polémiques sur les décomptes de vote en Floride, la corruption des élus socialistes français, la conduite de guerres injustes aux 4 coins du monde (lire la notion de guerre juste, de Bertrand Lemmenicier), tout cela ne passe pas inaperçu aux yeux des dictateurs et despotes de tout poil toujours prêts à s’appuyer sur les arrangements avec le juste en Occident pour justifier leur politique chez eux.

Que peut faire le président de la République quand un de ses fils jette des tomates et des billes sur un policier chargé de protéger l’Elysée ? La conclusion d’une des saisons de la série TV 24 heures, avec Jack Bauer nous donne un axe de réflexion. La présidente, élue sur un programme de restauration du respect de la Loi, voit un dilemme surgir quand sa fille se rend coupable de crimes. La Présidente n'a pas transigé. Adapté à la nature moins grave des faits et au contexte français, ceci donne la nécessité de traduire notre lanceur de tomates en comparution immédiate, non pas pour l’exemple, mais pour le principe.

L’Occident existe en dépit en non par du fait de sa classe politique. Tant que nous n’aurons pas d’élus libéraux, comme Ron Paul aux Etats Unis, pour nous représenter, nous ne pouvons que craindre des dommages collatéraux en terme d’image. Mais avoir des élus libéraux n'est pas tout. L’autre option consiste aussi à vraiment redonner le pouvoir au peuple, plutôt que de s’appuyer sur le concept douteux d’homme ou de femme providentiel(le). Pour cela, il existe un outil qui fonctionne : la démocratie directe. Venez en discuter au prochain Jeudis de la Liberté organisé par Alternative Libérale, avec Benoite Taffin pour parler du concept. Un outil qui permet aux Suisses, une démocratie exemplaire dépourvue de leader massimo, de refuser de tomber, par exemple, dans la démagogie des congés payés sans fin, peut etre une option intéressante à explorer pour nous français, prisonniers du jacobinisme, ultra étatique, interventionniste, constructiviste et centralisateur. 

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